Des contacts retrouvés grâce aux animaux de compagnie (Le Pays, 19/08/10)
Deux fois par semaine, les résidants de la maison de retraite d’Audincourt peuvent profiter de la compagnie d’une flopée de chatons, chiens, lapins et autres cobayes, dans le cadre d’une opération de « médiation animale ».
Instituées il y a deux ans par l’Association de gestion d’Activités Thérapeutiques et d’Eveil Assistées par l’Animal (AATEAA), ces sessions d’une heure environ s’adressent en priorité aux personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer et de Parkinson. La présidente de l’association, Marie-Louise Troutot, précise :
« Nous intervenons également dans les instituts médico-éducatifs, notamment avec des enfants autistes, et dans les écoles primaires. La médiation animale, c’est un projet qui se veut autant thérapeutique que pédagogie, et dont nous avons déposé le concept dans 184 pays ».
Stimuler le dialogue
Ainsi, deux fois par semaine,Marie-Louise et Jacqueline, aidées par Véronique, étudiante en psychologie et Irène (voir ci-contre), s’occupent d’animer un temps de partage entre résidants et animaux, le tout dans une salle décorée d’objets destinés à stimuler le dialogue de la part des 42 personnes concernées au total.
« Nous sommes là pour faciliter l’interaction avec les animaux ; cela vient assez naturellement en général, les animaux ont tout de suite un effet bénéfique sur les résidants », reconnaît Véronique.
« Il y a même certaines personnes qui d’habitude ne parlent jamais, et avec lesquelles on arrive à des progrès impressionnants ; certains viennent même faire des blagues après », renchérit Jacqueline dans un sourire.
Un suivi personnel
« A chaque personne correspond une fiche, sur laquelle nous faisons figurer l’attitude, les progrès, les animaux préférés… Il y a véritablement un suivi personnel dans ces séances ». De leur côté, les animaux sont aux anges, puisque jeux et câlins sont au rendez-vous pendant deux heures. Originaires de la nurserie d’une ferme comtoise dans la vallée du Dessoubre, les chats, chiens, lapins et cobayes semblent ravis de se faire dorloter.
Ce projet de médiation animale connaîtra une évolution en 2012, s’orientant plus particulièrement dans sa relation avec la maladie d’Alzheimer, en partenariat avec des spécialistes de cette pathologie.
Bertrand Hauger
Irène Donzelot, un esprit sain dans un corps sain
Récemment sacrée double championne de France en catégorie espoirs et élites, la jeune discobole originaire de Vauclusotte vient régulièrement prêter main forte aux bénévoles de la médiation animale.
Quand elle ne s’entraîne pas dans le Sud à Salon-de-Provence, Irène Donzelot passe ses vacances dans sa région natale, et en profite pour venir en maison de retraite aider sa mère, Marie-Louise Troutot. Cette dernière, elle-même championne de France de javelot, et visiblement fière de sa fille, a d’ailleurs apporté avec elle une des médailles qu’Irène a récemment décrochée aux championnats de France de lancer du disque. Un peu gênée d’attirer l’attention (ce qui ajoute la modestie à ses autres qualités), Irène se confie pourtant volontiers sur son rôle auprès des résidents :
« J’essaye de faciliter le contact avec les animaux, en plaçant un cobaye sur les genoux par exemple, ou tout simplement en étant à l’écoute des histoires que les animaux et les objets familiers leur rappellent ».
Un sabot, une fontaine, des fleurs… Tout est en effet destiné à éveiller les souvenirs et inciter les personnes à parler entre elles, ce qui n’est pas si fréquent dans ces institutions.
« Les animaux ont quelque chose de spécial, de rassurant, les résidents s’ouvrent plus facilement. Il y a vraiment des résultats spontanés », remarque la championne, qui aux performances sportives allie un contact humain remarquable.
« C’est gratifiant de voir les progrès des résidants. Il arrive même qu’ils se mettent à chanter, on voit bien qu’ils aiment partager ces moments ».
Une manière saine de passer ses vacances, en attendant de la retrouver pour la coupe deFrance par équipes en octobre à Lyon.
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